Bonjour tout le monde ! Voilà bien longtemps que je n’ai pas rédigé de billets sur ce blog. Il était temps d’y remédier ! Il y a quelques jours, je vous ai partagé une courte vidéo (sur Instagram et Tiktok) dans laquelle je montrais que je fermais les réseaux sociaux lorsque cela n’allait pas, quand la pression devenait trop forte. La vérité, c’est que j’ai même totalement changé mon regard sur les réseaux sociaux et surtout sur l’utilisation de mon téléphone portable. |
Depuis plusieurs mois maintenant, je suis à la maison pour m'occuper de notre fille. Nous avons déménagé en décembre, j'ai quitté mon travail d'éducatrice en crèche en Suisse et j'ai décidé de ne pas recommencer un travail dans l'éducation, mais de m'offrir une chance en tant qu'auteure pour les prochains mois. Je n'ai aucune garantie que cela fonctionnera et, à dire vrai, je suis remplie de doutes. Je crois pourtant que c'est désormais ma place, tant pour laisser parler mon imagination que pour m'occuper de notre puce. Mais là n'est pas la question, c'est plutôt une mise en contexte que je souhaitais vous partager pour que vous puissiez peut-être comprendre ce qui a abouti à ce retournement concernant les réseaux sociaux.
Je ne sais pas vous, mais au départ j'utilisais les réseaux sociaux pour partager ma passion de la littérature, pour faire des échanges et aussi pour garder le lien avec des gens qui se sont éloignés géographiquement. Cela me permettait aussi de partager des informations sur mon actualité de romancière et d'avoir un lien privilégié avec mes lecteurs.
Pourtant avec les années, nous avons un peu tous vu les réseaux sociaux muter : qui n'a jamais entendu parler des fameux algorithmes ? Pour la plupart nous avons alors constaté que de moins en moins de personnes voyaient notre contenu. Cela a d'abord été relativement frustrant parce que c'était comme si une barrière s'était instaurée et que ce lien se délitait malgré lui. Et puis, il faut le dire : en plus de la frustration s’est ajoutée chez moi la sensation de ne pas être performante, surtout ces derniers mois, en étant à la maison, puisque c’est un peu devenu mon activité principale. Publier en auto-édition et en petites maisons d’édition implique de devoir faire soi-même sa promotion afin d’être visible et donc de vendre…
Parce que notre société veut qu’on se montre pour vendre ce qu’on produit. Personnellement, j’ai commencé (et continué, surtout !) à écrire parce que j’avais des choses à dire et que je n’étais pas très fan de l’oral. Développer ma chaîne Youtube, créer du contenu en vidéo tous les mois a été un vrai challenge pour moi, d’ailleurs. Il aura au moins eu le mérite de m’aider à travailler mon côté social… je vais plus facilement vers les autres, maintenant. Je reste malgré tout une personne qui cherche volontiers ses mots, qui trouve la réplique quinze heures après la discussion où j’en aurais eu besoin et qui ne parvient à organiser son esprit qu’avec un peu de papier (ou un écran d’ordinateur, éventuellement).
Donc, je m’échine à produire du contenu, je consomme une énergie folle pour ça, et surtout… de la charge mentale. Vous ne pouvez pas imaginer l’espace mental que me demandaient les réseaux. Pire que les données en cache sur mon téléphone, justement ! « Que produire ? À quelle heure poster ? Mais ça, ça n’a pas marché : comment améliorer ? Faut-il parler de ça ? Et de ça ? Je devrais partager une story. Ah, machin m’a répondu, je dois lui répondre, sinon je vais oublier. Je devrais aussi aller voir le contenu des autres, pour réagir, non ? Allez, juste un petit crochet pour voir si quelqu’un a réagi sous un de mes posts. Comment ça, personne ne réagit à cette vidéo ? Et quoi ? Encore tout ça de perte d’abonnés ? Mais pourquoi ? Et comment faire pour changer la donne ? Que montrer ? Est-ce ma faute ? Et Machin a fait plus de vues que moi, roh… Pourquoi lui/elle et pas moi ? »
Ceci n’est qu’un court extrait de ce qui trottait dans ma tête. Comme on le constate, je n’étais pas mieux qu’un hamster dans sa roue. Sauf qu’un hamster tourne dans sa roue pour se maintenir en forme. Moi, je me pourrissais la vie ! Parce que je perdais en bonne humeur, en qualité attentionnelle pour mes proches (surtout ma fille !), je passais ma vie sur mon petit écran (bel exemple pour ma fille, justement !) et que tout ceci ne me faisait tourner qu’autour de moi.
Je ne sais pas vous, mais au départ j'utilisais les réseaux sociaux pour partager ma passion de la littérature, pour faire des échanges et aussi pour garder le lien avec des gens qui se sont éloignés géographiquement. Cela me permettait aussi de partager des informations sur mon actualité de romancière et d'avoir un lien privilégié avec mes lecteurs.
Pourtant avec les années, nous avons un peu tous vu les réseaux sociaux muter : qui n'a jamais entendu parler des fameux algorithmes ? Pour la plupart nous avons alors constaté que de moins en moins de personnes voyaient notre contenu. Cela a d'abord été relativement frustrant parce que c'était comme si une barrière s'était instaurée et que ce lien se délitait malgré lui. Et puis, il faut le dire : en plus de la frustration s’est ajoutée chez moi la sensation de ne pas être performante, surtout ces derniers mois, en étant à la maison, puisque c’est un peu devenu mon activité principale. Publier en auto-édition et en petites maisons d’édition implique de devoir faire soi-même sa promotion afin d’être visible et donc de vendre…
Parce que notre société veut qu’on se montre pour vendre ce qu’on produit. Personnellement, j’ai commencé (et continué, surtout !) à écrire parce que j’avais des choses à dire et que je n’étais pas très fan de l’oral. Développer ma chaîne Youtube, créer du contenu en vidéo tous les mois a été un vrai challenge pour moi, d’ailleurs. Il aura au moins eu le mérite de m’aider à travailler mon côté social… je vais plus facilement vers les autres, maintenant. Je reste malgré tout une personne qui cherche volontiers ses mots, qui trouve la réplique quinze heures après la discussion où j’en aurais eu besoin et qui ne parvient à organiser son esprit qu’avec un peu de papier (ou un écran d’ordinateur, éventuellement).
Donc, je m’échine à produire du contenu, je consomme une énergie folle pour ça, et surtout… de la charge mentale. Vous ne pouvez pas imaginer l’espace mental que me demandaient les réseaux. Pire que les données en cache sur mon téléphone, justement ! « Que produire ? À quelle heure poster ? Mais ça, ça n’a pas marché : comment améliorer ? Faut-il parler de ça ? Et de ça ? Je devrais partager une story. Ah, machin m’a répondu, je dois lui répondre, sinon je vais oublier. Je devrais aussi aller voir le contenu des autres, pour réagir, non ? Allez, juste un petit crochet pour voir si quelqu’un a réagi sous un de mes posts. Comment ça, personne ne réagit à cette vidéo ? Et quoi ? Encore tout ça de perte d’abonnés ? Mais pourquoi ? Et comment faire pour changer la donne ? Que montrer ? Est-ce ma faute ? Et Machin a fait plus de vues que moi, roh… Pourquoi lui/elle et pas moi ? »
Ceci n’est qu’un court extrait de ce qui trottait dans ma tête. Comme on le constate, je n’étais pas mieux qu’un hamster dans sa roue. Sauf qu’un hamster tourne dans sa roue pour se maintenir en forme. Moi, je me pourrissais la vie ! Parce que je perdais en bonne humeur, en qualité attentionnelle pour mes proches (surtout ma fille !), je passais ma vie sur mon petit écran (bel exemple pour ma fille, justement !) et que tout ceci ne me faisait tourner qu’autour de moi.
La révolution a commencé doucement il y a quelques mois quand je me plaignais au Seigneur dans une adoration que je n’étais pas assez vue sur Tiktok malgré mes efforts. Le Seigneur m’a gentiment fait comprendre que Lui, Dieu, Dieu fait homme, nous attendait patiemment tous les jours dans l’église mais que personne ou presque ne venait Le voir alors qu’Il avait quand même donné Sa vie pour nous sauver. On conviendra qu’on n’est pas à la même échelle. J’ai reçu encore une fois ce même ressenti lors d’une messe du début de cette année, une messe de dimanche à 9h du matin où nous étions 30 à tout péter. Eh ! C’est quand même Dieu ! Et on est juste 30 ? Attends, Dieu, Dieu qui m’a créée, qui a tout créé, qui nous a sauvés, l’Amour Suprême, Il a juste 30 personnes qui viennent Le voir le dimanche matin alors qu’Il ne fait que des trucs pour nous aider et nous ramener à Lui tous les jours ? Et moi je me plains que des gens ne me voient pas ? Charlène, écrase ton ego, il a pris des proportions affreuses. Reviens à l’essentiel. |
Et le déclic final s’est produit le dimanche 20 février 2022. Grâce à un article d’Aleteia (que je vous conseille !), j’ai décidé d’un seul coup de couper mon téléphone pour la journée. Plus de wifi, juste le réseau normal, au cas où on m’appelle pour une urgence avec la famille qui est loin. Mais j’ai laissé le téléphone dans notre chambre, on est parti sans à la messe et je ne l’ai quasiment pas retouché de la journée. Sentiment de libération au-delà des quelques envies fugaces d’aller checker mes notifications. J’avais une forme de colère en moi, un dépit contre moi, de me sentir si mal alors que je sais bien que tout ça n’est pas la vraie vie. Mais colère d’avoir laissé tant d’emprise sur moi alors que j’avais conscience que ce n’était pas bien.
J’étais prête à dire à mon mari que j’allais boycotter les RS, mais quelque chose m’a retenue. Le sermon du prêtre de notre paroisse à Grenoble m’a gentiment éclairée : je devais apprendre à pondérer, à ne pas passer pour quelqu’un d’aigri. Parce que tout couper, ce serait me tirer une balle dans le pied. Je souhaite continuer à échanger, mais sans me prendre autant la tête et sans être esclave de mon téléphone. Alors j’en ai discuté avec mon mari, à tête reposée, lui indiquant que je ne savais pas trop comment faire. Il m’a encouragée à trouver un moyen de les utiliser avec parcimonie, conscient comme moi que d’eux (hélas !) dépend ma visibilité pour que je puisse faire connaître mes ouvrages.
J’ai donc décidé de n’aller sur les réseaux qu’une à deux fois par jour (je préfère une) : je poste mon contenu (de préférence préparé hors réseaux, si je le peux), je réponds aux commentaires s’il y en a, aux messages, et ensuite… basta. Et le weekend : pas de réseaux sociaux ! Le téléphone est mis hors wifi en début de soirée ou à 20h maximum. Mes performances ne m’intéressent pas. Je maintiens ma communauté, j’échange très volontiers (en différé, du coup) parce que ceux qui me suivent sont d’une rare bienveillance et que je reviens aux bases de mon partage sur les réseaux. Mais sinon, c’est niet. Je vous ai déjà assez partagé ma négativité ces derniers mois ! (et je vous en demande pardon) Cela ne résout pas mon problème de visibilité, mais j’y gagne au change, croyez-moi.
Il faudrait tourner des vidéos quand on est apprêtée, quand la lumière est bonne, trouver vingt mille idées, être utile aux autres pour creuser sa niche… Je ne me suis jamais reconnue dans tout ça, en fait. Je ne suis pas utile, je n’ai pas de valeur à ajouter, pas de conseils à donner parce que je pense que je ne vaux pas mieux que quelqu’un d’autre et que la valeur de quelqu’un est dans son existence même, pas dans ce qu’il m’apporte. Je discute volontiers de mon expérience avec les uns et les autres, et si ça peut aider, tant mieux. Mais sinon… c’est pas moi. Pour le moment, j’essaie de faire une vidéo par jour sur Tiktok et Instagram mais cela ne durera pas. Ma liberté est plus importante, mon quotidien avec ma fille aussi, et je redécouvre l’amour des mots, donc… il y aura sûrement plus de posts, peut-être des billets sur mon blog… car c’est là que je vous rejoins : par mes mots. Le reste, c’est du bonus ! Je ne veux plus être esclave de cet idéal de performance sur les réseaux. Je ne suis ni influenceuse, ni community manager. Mon talent, c’est d’écrire et d’offrir peut-être de la bonne humeur et de la bienveillance au passage pour ceux qui me suivent.
En plus de ça, vous pourrez savoir que si je vous partage quelque chose, vous avez plus de chance de trouver une information importante sur mes romans ou sur une lecture qui m’a marquée, que sur des trucs qui vous intéressent moins.
J’étais prête à dire à mon mari que j’allais boycotter les RS, mais quelque chose m’a retenue. Le sermon du prêtre de notre paroisse à Grenoble m’a gentiment éclairée : je devais apprendre à pondérer, à ne pas passer pour quelqu’un d’aigri. Parce que tout couper, ce serait me tirer une balle dans le pied. Je souhaite continuer à échanger, mais sans me prendre autant la tête et sans être esclave de mon téléphone. Alors j’en ai discuté avec mon mari, à tête reposée, lui indiquant que je ne savais pas trop comment faire. Il m’a encouragée à trouver un moyen de les utiliser avec parcimonie, conscient comme moi que d’eux (hélas !) dépend ma visibilité pour que je puisse faire connaître mes ouvrages.
J’ai donc décidé de n’aller sur les réseaux qu’une à deux fois par jour (je préfère une) : je poste mon contenu (de préférence préparé hors réseaux, si je le peux), je réponds aux commentaires s’il y en a, aux messages, et ensuite… basta. Et le weekend : pas de réseaux sociaux ! Le téléphone est mis hors wifi en début de soirée ou à 20h maximum. Mes performances ne m’intéressent pas. Je maintiens ma communauté, j’échange très volontiers (en différé, du coup) parce que ceux qui me suivent sont d’une rare bienveillance et que je reviens aux bases de mon partage sur les réseaux. Mais sinon, c’est niet. Je vous ai déjà assez partagé ma négativité ces derniers mois ! (et je vous en demande pardon) Cela ne résout pas mon problème de visibilité, mais j’y gagne au change, croyez-moi.
Il faudrait tourner des vidéos quand on est apprêtée, quand la lumière est bonne, trouver vingt mille idées, être utile aux autres pour creuser sa niche… Je ne me suis jamais reconnue dans tout ça, en fait. Je ne suis pas utile, je n’ai pas de valeur à ajouter, pas de conseils à donner parce que je pense que je ne vaux pas mieux que quelqu’un d’autre et que la valeur de quelqu’un est dans son existence même, pas dans ce qu’il m’apporte. Je discute volontiers de mon expérience avec les uns et les autres, et si ça peut aider, tant mieux. Mais sinon… c’est pas moi. Pour le moment, j’essaie de faire une vidéo par jour sur Tiktok et Instagram mais cela ne durera pas. Ma liberté est plus importante, mon quotidien avec ma fille aussi, et je redécouvre l’amour des mots, donc… il y aura sûrement plus de posts, peut-être des billets sur mon blog… car c’est là que je vous rejoins : par mes mots. Le reste, c’est du bonus ! Je ne veux plus être esclave de cet idéal de performance sur les réseaux. Je ne suis ni influenceuse, ni community manager. Mon talent, c’est d’écrire et d’offrir peut-être de la bonne humeur et de la bienveillance au passage pour ceux qui me suivent.
En plus de ça, vous pourrez savoir que si je vous partage quelque chose, vous avez plus de chance de trouver une information importante sur mes romans ou sur une lecture qui m’a marquée, que sur des trucs qui vous intéressent moins.
Virer le superflu des réseaux sociaux me permet déjà de revenir à l’essentiel et de me retrouver moi, une Charlène ensevelie sous des diktats qu’elle s’imposait sans s’en rendre compte. Mon espace mental n’est plus saturé, je respire, je prie et je ris avec ma fille et mon mari. Quant à mon imagination, elle repart tranquillement, à mon grand bonheur ! (j’avance à fond sur ma réécriture des Originels, youhou !) Best choice ever ! |